Sony présente son Studio Live IP (Partie 2)

À l’occasion de l’inauguration, par Sony, de son Studio Live IP*, nous nous sommes entretenus avec Olivier Bovis, responsable des ventes AV Media chez Sony Europe, et Norbert Paquet, responsable du marketing stratégique chez Sony Europe. Voici leurs réflexions.
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Mediakwest : Vous avez proposé à l’EBU, représenté ici par Hans Hoffmann, de venir présenter la vision de l’EBU sur l’IP, quel était le message derrière cela ?

Olivier Bovis : L’EBU a accepté de venir présenter sa vision, et nous nous rejoignons sur de nombreux points. La vision qu’a l’EBU dans l’industrie est alignée avec celle de Sony, notamment sur la volonté d’ouverture. Il faut avoir une attitude ouverte sur les prérogatives dont ont besoin les marchés du broadcast sur les infrastructures IP. Nous voulions donner l’opportunité à l’EBU de présenter cette vision et leur feuille de route.

 

Mediakwest : Quel est le rôle du Centre ?

Olivier Bovis : Le centre est là pour aider à la migration numérique avec, dans un premier temps depuis 2013, une priorité pour le cinéma. Mais désormais la mise en place d’une plate-forme de test, d’échanges se concentre sur l’IP. Avec l’IP le sujet est complexe, avec un besoin d’éducation. La plate-forme est ouverte à d’autres constructeurs et elle pourra évoluer au fil des mois avec de nouveaux matériels et de nouveaux partenaires.

Nous avons mis en place une infrastructure technique qui n’est pas un POC éphémère, mais qui est basée sur une infrastructure fonctionnant avec les implémentations de Imagine Communication, Tektronix et Lawo. D’autres équipements seront intégrés au fur et à mesure.

Norbert Paquet : Tout le monde peut venir ici. Nous avons une démarche qui est dans la continuité de ce qui se fait au Japon. Nous la voulions plus ouverte ; tout le monde parle, pour l’encapsulation, de VSF TR-03 ou du SMPTE ST 2110 ; ce sont des standards émergents, mais pas finalisés. Quand ils seront prêts, nous pourrons les intégrer au DMPCE.

Le second point est d’utiliser ce dispositif pour faire de la formation avec les questions, comment faire un réseau, comment fonctionne un réseau pour le Live. Ici, on va donner le bagage nécessaire de ce qui est essentiel par rapport à ce besoin. Il ne s’agit pas de tout comprendre des réseaux dans l’absolu, mais de comprendre les réseaux dans le cadre des médias pour le Live. L’offre a été positionnée pour être économiquement pertinente.

En parallèle, nous travaillons avec des organismes français pour savoir comment nous pouvons apporter notre brique de connaissances, la mettre à disposition pour qu’en France les intermittents, les salariés puissent bénéficier des budgets de formation, ce qu’ils ne peuvent pas avoir en venant ici.

 

Mediakwest : Quel est le tarif de cette formation ?

Norbert Paquet : Le budget est de 2 500 € pour quatre jours. Au sein de Sony, j’ai également le challenge de former mes équipes, car tous n’ont pas forcément cette culture IP. Je me suis renseigné, j’ai fait un benchmark et j’ai trouvé des modules de formation qui peuvent coûter jusqu’à 8 000 €. Nous avons vraiment voulu avoir l’offre la plus démocratique possible. Beaucoup de clients sont perdus actuellement ; il faut des transferts de compétence, les aider dans leur approche de ces workflows IP.

 

Mediakwest : Comment comptez-vous développer la formation sur ces sujets en France ?

Norbert Paquet : Il y a deux approches pour aider les centres de formation en France. Ils s’équipent du matériel Sony et les formateurs sont formés par Sony, ou alors il est possible de faire un mix avec du présentiel en France et à Pinewood. Il est prévu de faire des formations en français si la demande est forte. Nous avons pour le moment booké une à deux dates par mois avec des groupes qui sont limités à dix personnes au maximum et cinq au minimum.

 

Mediakwest : Quels seront les grands axes pour Sony à IBC ?

Olivier Bovis : Bien évidemment les workflows IP de la production jusqu’à la distribution, avec les maîtres-mots Convergence et Interopérabilité seront des sujets incontournables. Le transport des essences est important, mais ce n’est pas le plus important ; il faut par exemple travailler sur le côté plug & play des appareils. Sony a une longueur d’avance sur ce sujet avec le NDCP (Network Discovery Control Protocol).

Nous présenterons aussi nos avancées sur le 4K. Nous avons la capacité technique à faire du remote 4K, mais il faut que le coût soit viable. La question est de savoir si nous voulons de la compression dans les transferts. Sony utilise pour sa part une compression sans perte LLVC (Low Latency Video Codec), proche de celle de TICO, qui est implémentée et ouverte à la SMPTE. Sur un lien 10 GbE, il est possible de faire passer 40 liens bidirectionnels. Les équipementiers commencent déjà à vendre plus de matériels 40 GbE que 10 GbE.

Sony dévoilera les derniers produits, systèmes, solutions et les normes technologiques venant soutenir les nouvelles méthodes de travail pour les entreprises évoluant dans le secteur des médias. Nous exposerons des études de cas de clients ayant lancé avec succès de nouvelles approches de travail et présenterons pour la première fois au public européen la caméra HDC-4800. L’accent sera mis sur la manière dont Sony travaille aux côtés de ses partenaires et concurrents afin de fournir des solutions convenant aux besoins de l’industrie du broadcast pour que les révolutions technologiques s’établissent dans le cadre de l’interopérabilité, de l’héritage et de la disponibilité.

 

* Cet article est paru pour la première fois dans Mediakwest #18, pp.56-57. Soyez parmi les premiers à lire nos articles en vous abonnant à notre magazine version papier ici 

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