Séquence immersion VR à France Télévisions !

Les dernières journées du patrimoine ont permis aux visiteurs de France Télévisions d’être le sujet d’une expérience immersive étonnante. Leur mission : remplacer au pied levé la présentatrice Anne-Sophie Lapix deux minutes avant la prise d’antenne. Équipés d’un masque VR et d’un casque audio, les voici confrontés au stress des quelques minutes précédant le début du JT 20 h, en direct depuis les plateaux de France 2…
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Au-delà de cet événement permettant au public de découvrir les coulisses de la télévision grâce aux dernières avancées en matière d’immersion, retour sur cette expérimentation technique issue d’une collaboration entre le service Innovations & Développements de France Télévisions et Orange Lab, où captation 360° en très haute définition et son immersif sont utilisés dans le but de créer un programme permettant de tester en pleine résolution les dispositifs à venir : casques audio, masques VR , écrans, players…

 

 

Une scénarisation spécifique

En amont du tournage, le travail d’écriture a été piloté chez France Télévisions par Arnaud Vincenti (directeur artistique de la rédaction) avec la participation de Nathalie Duboz (grand reporter Medialab) et Lidwine Hô (chef de projet technologique au Service Innovations & Développement).

« Nous nous sommes retrouvés pour écrire un scénario permettant de montrer les nouvelles possibilités en termes de narration tant image que son », se souvient Lidwine Hô, qui résume le scénario : « Le spectateur devient acteur. Juste deux minutes avant le début du JT, il se retrouve parachuté à la place d’Anne-Sophie Lapix pour présenter au débotté le journal TV de 20 heures. Il peut ainsi voir et entendre tout ce qui se passe sur un plateau juste avant un direct. »

Les événements se succèdent à un rythme soutenu : le chef de plateau informe d’un changement de titre, les caméras se mettent en place, le chef opérateur-son vient placer sur l’oreille du spectateur VR une oreillette dans laquelle il entend les informations provenant de la régie (le réalisateur et la chef d’édition qui donnent des indications).

Vient ensuite le moment des raccords divers et la coiffeuse applique alors une généreuse rasade de laque en bombe, l’occasion d’illustrer l’efficacité du binaural natif, qui, sur ce genre de scène, permet de ressentir les déplacements de l’aérosol tout autour de la tête. La sonorisation de plateau permet de suivre les essais de duplex effectués par un journaliste, les ordres du réalisateur ou encore la météo diffusée juste avant le direct, tandis qu’Anne-Sophie Lapix intervient dans l’oreillette pour nous assurer que tout va bien se passer…

 

 

Un dispositif son étoffé

Juste au dessus du rig vidéo, un microphone HOA EigenMike a assuré la captation audio de l’ambiance plateau. Afin de rester compatible avec le player, ses 32 capsules ont été réduites sur 16 canaux en ordre 3. Les sons d’appoint proviennent quant à eux de différentes sources, principalement d’une demi-douzaine de micros cravate dont les protagonistes étaient équipés (chef plateau, Anne-Sophie Lapix, chef op-son, réalisateur…) ou encore un ensemble binaural natif pour restituer le mouvement de la bombe de laque.

La postproduction audio, qui a pris en charge une trentaine de pistes, a été effectuée par Lidwine Hô et Claire Mérienne (également chef de projet technologique chez France TV) sur une station équipée du logiciel Reaper dans laquelle le travail de spatialisation était assuré avec la suite de plug-in Ambi Bundle HD du français Noise-Makers…

« Nous avons fourni au player développé par BCom un mix 16 pistes Ambisonic et un mix stéréo que nous avons baptisé Headlock car il comprend un son stéréo qui reste fixe dans l’espace sonore quand l’auditeur bouge la tête. »

 

 

Le dispositif de captation vidéo

La captation vidéo du plan séquence de deux minutes a été prise en charge par la société Digital Immersion. Partenaire d’Orange Labs, la société a mis en place un rig sur lequel étaient disposées 24 GoPro Hero 6 (4 orientées vers le haut, 4 vers le bas, 16 agencées circulairement).

Chaque caméra captait des images d’une résolution de 2,7K, avec un angle de 120 ° sur une carte SD. L’équipe a ensuite récupéré les 24 fichiers des 24 cartes SD qui ont été synchronisées et stitchées avec plusieurs types de solutions en postproduction…

Au final, l’expérience proposée en 3D au spectateur est en 6K, la résolution offrant le meilleur ratio qualité/fluidité jusqu’à présent.

 

Article paru pour la première fois dans Mediakwest #29, p.102. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors-Série « Guide du tournage ») pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.