Eurovision Song Contest 2018 – Le grand défi audio

Le concours de chant de l’Eurovision représente le rendez-vous de direct le plus attendu de l’année en Europe. Rassemblant 200 millions de téléspectateurs et 43 pays en compétition, il s’agit de la retransmission du plus grand spectacle musical du monde. Autant dire que la pression est aussi forte pour les candidats que pour les organisateurs et les fournisseurs techniques!
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Pour sa 63e édition, l’Eurovision était organisé par Rádio e Televisão de Portugal dans l’Altice Arena de Lisbonne, une salle de 20 000 places ; le budget de l’évènement dépassait la vingtaine de millions d’euros… Partenaire de premier rang, Sennheiser, accompagné de son partenaire local Magnelusa, a fourni et déployé le support technique nécessaire à la captation audio avec, en amont, une planification qui a démarré en novembre pour les équipes et partenaires impliqués… En route pour la visite de coulisses très spéciales !

 

 

Comment se passent les répétitions ?

Les délégations de chaque pays ont débuté leurs répétions le 22 avril pour se préparer à une compétition en direct sur trois soirs : les deux demi-finales les 8 et 10 mai et la grande finale le 12 mai.

Pour les délégations qui représentaient les pays, la première étape était une salle de tests où les chanteurs – souvent débutants – pouvaient tester leur voix dans des micros installés en ligne… Lors de ce « sound check », les artistes n’entendaient que leurs voix au casque.

Les délégations passaient ensuite sur l’espace « dressing area », où elles étaient équipées d’un micro RF et d’un émetteur. Elles transitaient ensuite dans une zone en ligne numérotée où chaque artiste recevait une feuille de suivi qui, une fois remplie, résumait les exigences spécifiques de chacun. Il s’agissait de la dernière étape où l’équipe Sennheiser était en relation avec le chanteur ; lequel ensuite empruntait un tunnel de 12 mètres le menant à la scène… 12 mètres où le signal RF ne passait pas ! Il s’agissait donc de l’ultime instant pour remplacer un éventuel micro ou un émetteur défectueux…

 

 

L’enjeu majeur de Sennheiser : zéro défaillance !

Pour ce rendez-vous, une équipe Sennheiser de cinq personnes a déployé une centaine de micros sans fil avec l’ambition d’une défaillance nulle. La sécurisation de la bande de fréquence dévolue aux canaux des microphones faisait notamment partie des préoccupations majeures de l’équipe chargée de la coordination de toutes les fréquences du site.

Volker Schmitt, directeur du développement client et de l’ingénierie chez Sennheiser, a baptisé cette surveillance « RF Hunting » … Il explique : « La possibilité d’une interférence avec d’autres solutions sans fil dans le spectre de la bande passante des micros RF avec des appareils tiers n’était pas envisageable. Pour éviter tout problème, nous avons interdit l’utilisation des appareils connectés de type caméras, micros par les équipes ENG qui visitaient le lieu, et nous avons mis en place un analyseur de spectre pour repérer les personnes qui contrevenaient à la règle… Nous en avons au total détecté et localisé trois qui, si elles avaient récidivé, auraient immédiatement été expulsées de l’Arena. Nous avons aussi fait la chasse à la réflexion des ondes et notre plus gros défi en la matière était sans doute la problématique attachée au lieu. L’Arena est un dôme, donc un lieu très compliqué à gérer car les ondes se réverbèrent partout en se réfléchissant sur son plafond, qui est en métal. Nous avons installé une antenne spécifique pour contourner le problème ! »

 

Toujours dans un souci de zéro défaillance, Volker Schmitt, qui était impliqué sur l’évènement pour la dixième année consécutive, a multiplié les redondances d’équipement et développé une configuration de type « disaster recovery » pour éviter d’être pris au dépourvu.

L’équipe Sennheiser est restée au total 42 jours sur place et a consacré 20 jours à l’installation afin de fournir un support technique infaillible et assurer la surveillance et la sécurisation du réseau.

La technologie des micros Digital 6000 au cœur de la réussite de l’événement

 

Les artistes utilisaient des microphones Digital 6000 avec un émetteur SKM 6000 et des capsules dynamiques MD 9235 ou des kits SK 6000 avec des microphones headmics personnalisés…

« L’environnement était idéal pour démontrer l’efficacité du Digital 6000. Comme le système a été conçu pour fonctionner sans intermodulation, nous pouvons organiser ses fréquences de transmission dans une grille équidistante, en économisant le spectre pour d’autres applications sans fil », commente Volker Schmitt.

Avec le Digital 6000, l’équipe technique pouvait programmer n’importe quelle sortie comme canal de conversation et choisir les modes push-to-talk ou push-to-mute, l’affichage du récepteur fournissant des informations sur l’état de la sortie.

 

Les microphones Digital 6000 étaient également utilisés dans le centre de presse, où les conférences et les sessions de questions-réponses utilisaient les récepteurs EM 6000 et les boîtiers SKM 6000 équipés de têtes de microphone à condensateur cardioïde KK 204 de Neumann.

La nouvelle fonction de commande de la série 6000 permettait aussi à l’équipe technique d’établir des communications de retour, par exemple entre le directeur technique de la scène ou le gestionnaire de liaison. Pour ce faire, l’équipe utilisait des émetteurs portables SKM 9000 COM ou des émetteurs de poche SK 6000 commandés via un interrupteur de commande COM KA 9000. 

 

 

 

Les équipements Sennheiser sur site

• 41 récepteurs EM 6000 à deux canaux.

• 74 émetteurs de poche SK 6000.

• 68 émetteurs portables SKM 6000, avec des capsules MD 9235 pour les artistes et des capsules KK 204 pour la communication.

• 115 Headmics.

• 6 émetteurs portatifs SKM 9000 COM.

• 6 commutateurs de commande COM KA 9000.

• 21 Chargeurs de charge en rack L 6000 avec chargeurs pour SK 6000 et SKM 6000/9000.

• 17 émetteurs SR 2050 IEM à deux canaux pour couvrir tout l’espace.

• 112 récepteurs de poche EEM 2000 EEM.

 

 

Eurovision Song Contest, quelques chiffres clés…

• 250 camions de matériel.

• 3 000 techniciens sur le plateau.

• 250 personnes pour l’équipe broadcast.

• 200 km de câbles, dont 1 200 mètres de câble coaxial.

• 220 tonnes d’équipements fixés sur les structures du toit et répartis sur 667 points d’attache.

 

 

Article paru pour la première fois dans Mediakwest #28, p.46/47. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors-Série « Guide du tournage ») pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.