Blue Spirit en pleine croissance

Suite au succès de Ma vie de Courgette, Blue Spirit Productions est revenu au Cartoon Movie 2019 avec La Balade de Yaya. Une production qui inaugure le label Sinematik créé par le studio d’animation pour dynamiser la production de longs-métrages. Il fait pendant au label Just Kids dédié aux séries TV d’animation. Explication par Armelle Glorennec, directrice générale et productrice de Blue Spirit.
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Mediakwest : Pourquoi avoir ouvert Sinematik ?

Armelle Glorennec : Eric Jacquot et moi-même désirions accélérer le développement de longs-métrages. Nous avons 15 ans et n’avons produit que trois films dont le dernier, Le Voyage du prince de Jean-François Laguionie et Xavier Picard, va se terminer (sortie prévue fin 2019/début 2020 par Gebeka). Nous aimerions produire un film tous les deux ans.

Avec ce label (dirigé par Sara Wikler), nous voulons aborder des films qui ne soient plus strictement d’auteur, mais des films jeunesse plus universels et grand public comme La Balade de Yaya. Même après le succès public et critique de Ma vie de Courgette, Le Voyage du prince, un conte philosophique, a été complexe à produire. Ce film, qui ne s’adresse pas vraiment à la jeunesse, n’a pas réussi à convaincre les chaînes de télé (mis à part Ciné+) qui ont des difficultés pour s’investir sur des projets non clairement identifiés « comédie jeune public ».

 

 

M : Vous venez aussi de renforcer votre pôle série TV en reprenant le label Just Kids créé par Muriel Achery…

A. G. : Nous avons aussi engagé Caroline Oustlant pour venir en relais sur la production de séries… En 2018, nous sommes arrivés au sommet d’un cycle initié il y a trois ans. Il y a eu une hausse importante de nos prestations (Gigantosaurus pour Cyber Group Studios, Tom Sawyer…) ainsi que de nos productions (saison 4 de Les merveilleuses cités d’or, Les 4 de Baker Street, Alice § Lewis, Arthur et les enfants de la table ronde, la série full 3D Les Borrowers, Splat & Harry sous le label Just Kids). Cet effet de volume est arrivé soudainement. Nous avons doublé nos effectifs (300 personnes se répartissent entre Angoulême, Paris et Montréal).

 

 

M : Comment votre chaîne de production fait-elle face à cette montée en charge ?

A. G. : Le studio, qui s’est fait une spécialité de la 3D au rendu 2D, dispose d’une chaîne de fabrication efficace (sur 3ds Max). Le suivi de production, Simone, mis au point il y a quelques années et devenu indispensable à la vie du studio, nous permet d’encaisser cette augmentation de volume. Trois développeurs sont dédiés à ce logiciel (en tout neuf personnes en R&D). Nous avons initié cette technique en 2009 sur le film Le Tableau et la série Les merveilleuses cités d’or.

Actuellement, nous expérimentons le moteur temps réel Unity. Nous comptons ainsi rapatrier, dans nos studios, les décors 2D qui se font en Chine et les traiter en 3D avec un rendu 2D.

 

Extrait de l’article paru pour la première fois dans Mediakwest #31, p.124/128. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors-Série « Guide du tournage ») pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.