Le Cargo, « le plus grand incubateur de start-up d’Europe »

Inauguré l’an dernier au Nord-Est de Paris, le Cargo s’apprête à devenir la plus grande plate-forme d’innovation en Europe et le nouvel emblème des ambitions numériques de Paris. Petit tour des locaux et mini-portrait de trois entreprises qui s’y sont installées.
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Le Cargo occupe 15 000 m2 répartis sur un immeuble de six étages implanté au sein des entrepôts du boulevard Macdonald, dans le XIXe arrondissement de Paris. Le coût de ce centre d’accélération de jeunes entreprises innovantes, évoluant dans les secteurs du numérique, des industries créatives et de la robotique, s’est élevé à 63,5 millions d’euros, cofinancés par la Ville de Paris, la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP) et la Région Île-de-France.

En attendant d’accueillir la centaine de PME et de start-up attendues, le centre offre accueil et accompagnement personnalisés aux premières entreprises installées. « Votre vidéo professionnelle personnalisée en quelques clics », voilà ce que propose Pitchy, l’une d’elles. Cette start-up, qui compte parmi ses clients l’Essec, a mis au point une technologie permettant de créer tout type de vidéos professionnelles personnalisées « en cinq minutes » à partir d’animations préfabriquées. « Aujourd’hui, la durée de vie d’une vidéo est très courte, investir de grosses sommes ne se justifie plus. C’est pourquoi nous proposons aux entreprises de booster leur communication vidéo à moindre coût, en industrialisant la production vidéo qui peut être introduite dans une newsletter, par exemple », explique Lionel Chouraqui.

Autre start-up du Cargo, Koober offre une sélection d’ouvrages (« tout sauf de la fiction ») à lire en moins de 20 minutes sur plusieurs supports : ordinateurs, smartphones, tablettes et liseuses. L’entreprise propose à chacun de booster ses connaissances non pas en lisant l’intégralité d’un ouvrage, mais… leur « essence » extraite par son équipe composée d’une cinquantaine d’auteurs. Plus de 40 nouveaux résumés sont ainsi publiés en français chaque mois (bientôt en anglais et espagnol). Ces résumés sont considérés comme des œuvres originales, c’est pourquoi aucun droit n’est dû à l’auteur de l’ouvrage source. « Nous dynamisons le marché », estime la start-up qui totalise plus de 60 000 utilisateurs dont près de 2000 abonnés.

Aux côtés des françaises, trois start-up étrangères ont élu domicile au Cargo. Parmi elles, la brésilienne Wisereader, une plate-forme de vente de textes universitaires par chapitre. « Dans le monde universitaire et de la formation, on utilise rarement plus de 15% du contenu d’un ouvrage, d’où notre idée qui fonctionne bien au Brésil de créer des livres personnalisés, des Adapt Book, reprenant des parties de contenus. Les professeurs peuvent ainsi concevoir leurs propres supports de cours. Depuis 2010, nous négocions les prix avec les éditeurs brésiliens », explique Gabriel Rondon venu prospecter le marché français.