Quelques drones de 2016

L’année 2016 est sans doute un tournant pour les techniques de prise de vue par drones télépilotés… ou pas. Le premier événement, cette année, a été le lancement de l’Hexoplus, drone suiveur sans télécommande, qui s’accroche au signal Bluetooth d’un smartphone et suit sa cible automatiquement. Le deuxième événement a été le lancement chez DJI du Phantom 4, qui évite les obstacles et peut également suivre sa cible simplement en la touchant sur l’écran de contrôle. Enfin, le troisième est le lancement au NAB du Matrice 600, un gros porteur doté d’un gimbal universel, embarquant tous modèles caméras jusqu’à 6 kg.*
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L’Hexoplus

Xavier de Le Rue, champion français de snowboard, a réuni autour de lui une équipe de sportifs de disciplines extrêmes, de professionnels de l’image et d’ingénieurs en aéronautique pour créer cette caméra aérienne autonome. Plus d’un million de dollars ont été levés sur le site de finance participative, kickstarter.com, alors qu’ils n’en espéraient que 50 000 pour débuter. Largement de quoi développer cet hexacoptère miniature, inspiré du DJI F-550, relooké et emportant une GoPro sur un stabilisateur brushless deux ou trois axes, ou bien un système de prise de vue 360 °, le tout télécommandé par un smartphone, Android ou iOS, que la cible porte sur elle.

Conçu pour simplifier les processus de tournage, initialement autour des sports de glisse, l’Hexo+, 980 g, se démonte facilement, se loge dans un petit sac à dos, décolle seul, se positionne et filme sans intervention d’un pilote. Il atteint 70 km/h en soufflerie. Initialement proposé autour de 1 500 € en 2015, il est aujourd’hui vendu moins de 1 000 €.

L’application smartphone qui l’accompagne, automatise quasiment tous les mouvements de caméras, élévation verticale, spirale 360 °, suivi de face, de dos ou latéral, de près ou de loin, et enfin prise de vue zénithale. Côté sécurité, il se pose seul en cas de problème ou quand la batterie est presque vide.

 

Le Phantom 4 DJI

DJI affiche son avance technologique en proposant pour 1 600 € un aéronef ultra intelligent. Bardé de capteurs, il est capable d’éviter les obstacles sans intervention au pilotage ; il suit une cible d’une simple pression du doigt sur l’image de la cible à l’écran moniteur, tout en évitant les obstacles sur le chemin. Il vole à 72 km/h avec une nacelle-caméra ultra-stabilisée, pour une autonomie annoncée de 28 min et une portée de 5 km. La nacelle-caméra intégrée est dotée d’un capteur 4K et le tout pèse 1,38 kg. Voilà qui va ramener encore plus la prise de vue aérienne à un simple jeu d’enfant.

 

Le Matrice 600 et Ronin-MX, DJI

Côté gros porteur, DJI renforce sa gamme et sa supériorité, en termes d’automatisme et de contrôle à distance, avec cet hexacoptère, conçu pour des applications professionnelles et industrielles haut de gamme.

La charge maximale en vol atteint 6 kg. Ceci offre la possibilité d’y monter un gimbal universel, le Ronin-MX acceptant un grand éventail de caméras jusqu’à la Red Epic. Toutes les caméras Zenmuse et leurs supports sont compatibles. Son contrôleur de vol intelligent ajuste les paramètres de vol automatiquement selon la charge. Doté de six petites batteries intelligentes, ceci lui permettrait, d’après DJI, d’être expédié partout dans le monde sans problème de sécurité.

Parallèlement, la sécurité du vol a été nettement améliorée, notamment en cas de panne d’une des batteries, ou, plus spectaculaire, en cas de perte d’hélice en vol. DJI en fait la démonstration sur une ses vidéos en ligne et il faut avouer que c’est assez impressionnant de voir la machine partir en vrille, puis rapidement se stabiliser avec ce qui lui reste d’hélices, avant de revenir se poser automatiquement.

Le temps de vol est lui aussi étendu, du moins pour les caméras légères, jusqu’à 40 min. Avec une charge de 5,5 kg, on retombe néanmoins à 18 min, et avec une Red Epic, 6 kg, à 16 min. La portée du signal s’étend à 5 km et on peut faire voler jusqu’à cinq drones Matrice 600 simultanément et automatiquement en formation.

Par ailleurs, DJI a amélioré son système de transmission, LightBridge 2, pour répondre aux besoins de diffusion en direct des télévisions avec un streaming HD en direct et un taux de rafraîchissement élevé. Le M600 est compatible avec les versions récentes de l’application DJI Go et DJI Assistant 2, qui permettent de visualiser en direct une image HD, l’état des batteries, la puissance du signal et les redondances.

Centre de contrôle des caméras, le DJI Go règle la vitesse d’obturation, l’Iso, la capture photo et vidéo sur toute la gamme des caméras Zenmuse X, et la mise au point et l’ouverture sur les modèles Zenmuse X5 et X5R. Tarif annoncé 5 300 € sans le gimbal Ronin, qui, s’il doit être monté sur le M600, devra s’adjoindre un module SRW-60G pour la transmission vidéo, à acheter séparément.

 

L’évolution permanente

Avec l’évitement des obstacles, la maturité des technologies du drone aujourd’hui est telle que le pilotage est entièrement assisté et ne demande plus vraiment de savoir-faire de la part du pilote, car la plupart des mouvements de caméra sont préprogrammés et automatisés par les logiciels internes.

Le dernier verrou technologique reste toujours l’autonomie de vol, liée au poids, à la puissance et à la durée des batteries.  

 

* Cet article est paru pour la première fois dans Mediakwest #18, p.40. Soyez parmi les premiers à lire nos articles en vous abonnant à notre magazine version papier ici